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Le Dit des rues de Paris

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[[Fichier:Dit des rues de Paris - page1.jpg|thumb|Début du Dit des rues de Paris de Guillot tiré de Dits, fabliaux et pièces diverses, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 24432]]
'''Le Dit des rues de Paris''' est un poème écrit par [[Guillot de Paris]] entre 1300 et 1310.
 
== Le Dit des rues de Paris ==
<div style="margin-left:50px">
== Le Dit des rues de Paris ==
'''Guillot de Paris ca 1280-1300'''
Ving en la [[rue Saint-Séverin|rue Saint-Sevring]],
Et tant fis c'au carrefour ving.
La [[Grant-Rue]] <ref name="grantrue">Grant-Rue : utilisé une fois pour la [[rue Saint-Jacques]] et une fois pour la [[rue Saint-Denis]]</ref> trouvai briement.
De la entrai, premierement
Trouvai la [[Rue des Escrivains|rue As Escrivains]]<ref name="as"/>.
Une autre femme folement
De sa parole moult vilment<ref><u>Vilment</u> : d'une manière vile</ref>.
La [[rue de la Chaveterie|rue de la Chaueterie]]
Trouvai, n'alai pas chiés Marie<ref>''Je n'allai pas chez Marie''</ref><ref name="nompropre"/>
En [[rue Saint-Syphorien]],
En contre est la [[rue Judas]],
Puis la [[Rue du Four (5e)|rue du Petit-Four]],
C'on<ref name="con"/> apelle le [[rue Petit-Four Saint-Hilaire (Beauvais)Ylaire|Petit-Four
Saint-Ylaire]] et puis [[rue du Clos Bruneau|Clos-Burniau]],
Ou l'en a rosti maint bruliau<ref><u>Bruliau</u> : fagot. L'expression rôtir le bruliau, ancêtre de rôtir le balai, renvoi au libertinage dans cette rue</ref>,
Aprez, [[Rue de la Barillerie|la Grant Bariszerie]],
Et puis aprés, [[rue de la Draperie|la Draperie]]
Trouvai et la [[Rue rue de la SavaterieChaveterie (cité)|Chaveterie]].
Et la [[Rue Sainte-Croix de la Cité|ruele Sainte-Crois]],
Ou l'en chengle<ref><u>Chengle</u> : sangle, cingler</ref> souvent des cois<ref><u>Cois</u> : cuisses ?</ref>,<ref>''Présence de flagellans ?''</ref><ref>Catherine Nicolas donne ceci : ''dans cette rue il n'est pas rare qu'on se fasse serrer le cou'', ce qui semble plus cohérent</ref>,
En la [[Rue des Marmouzets (4e)|rue du Marmouset]],
Trouvai i<ref name="i"/> homme qui mufet<ref>Voir s'il ne faut pas lire ''qui muset'' (jouer de la musette)...</ref>
Une muse corne bellourde<ref>L'[[Jean Lebeuf|abbé Lebeuf ]] donne « un homme qui m'eût fait une espèce de cornemuse », je penche plutôt pour ''un homme qui jouait une espèce de cornemuse''</ref>.
Par la [[Rue de la Colombe|rue de la Coulombe]],
Alai droit o<ref name="o"/> [[Port Saint-Landry|port Saint-Landri]] <ref>Peut faire référence au [[port Saint-Landry]] et/ou à la [[rue du Port Saint-Landry]]</ref> :
La demeure Guiart Andri<ref name="nompropre"/>.
Femmes qui vont tout le chevés<ref>''Qui battent le pavé le long du chevet de l'église en quelques sortes''</ref>
Par la [[Rue Jean Tison|rue Jehan Tison]]
N'avoie talent de proier<ref><u>Proier</u> : prier ou piller</ref>,
Mes, par la [[Crois de Tiroüer]]<ref>Peut faire référence à la [[Crois de Tiroüer]] et/ou à la [[rue de la Crois de Tiroüer]]</ref>,
Ving en la [[rue de Neele]],
N'avoie tabour ne vïele<ref>''Sans tambour ni vielle''</ref>.
Tantost trouvai [[rue de la Ganterie (1er)|la Ganterie]],
A l'encontre<ref name="encontre"/> est la [[Rue de la Lingerie|Lingerie]].
La [[Rue aux Fers|rue o Fevre]]<ref name="o"/> siet<ref name="siet"/> bien prés,
Et la [[rue de la Cossonnerie|Cossonnerie]] aprés.
Et por moi miex garder des [[Halles de Paris|halles]]<ref>Se garder des Halles et de son gibet</ref>,
Pris mon chemin et mon adroit
Droit en la [[rue Saint-Martin]],
Où j'oï chanter en [[latin ]]
De Nostre Dame<ref>''Désigne la Vierge Marie''</ref> un si dous chans.
Par la [[Rue des Petits Champs (ancienne, 3e)|rue des Petis Chans]],
Ma voie en [[rue de l'Estable du Cloitre|rue de l'Estable
Du Cloistre]], qui est honestable<ref><u>Honestable</u> : honorable</ref>,
De [[Rue Saint-Merri|saint Mesri]], en [[rue Baille Hoë|Baillehoe]],
Ou je trouvai plenté<ref><u>Plenté</u> : abondance, multitude, grande quantité</ref> de boé<ref><u>Boé</u> : boue, fange des rues et des chemins mais aussi état bas et abject</ref>
Et une rue de renon,
Ne la rue n'oubli ge pas
[[Rue Simon Le Franc|Symon le Franc]]. Mon petit pas
Alai vers la [[Porte du Temple]]<ref>Semble citer la [[Porte du Temple|porte]] mais aussi une voie que Mareuse nomme [[rue vers la Porte du Temple]]</ref>,
Pensis, ma main delez ma temple<ref>''Pensif, ma main près de ma tempe''</ref>.
En la [[Rue des Blancs Manteaux|rue des Blans Mantiaus]]
Li un dit ho<ref><u>Ho</u> : interjection, halte</ref>, l'autre hari<ref><u>Hari</u> : interjection d'encouragement, pour faire avancer</ref>,
Ne perdi pas mon essïen<ref>''Guillot n'a pas perdu la tête et garde son cap''</ref>.
La [[rue Guillaume Gencien|ruelete GencienGencïen]]
Alai, ou maint<ref name="maint"><u>Maint</u>, <u>maintrent</u>, <u>mai(n)gnent</u> : habite, habitent</ref> un biau<ref name="biau"><u>Biau</u> : beau</ref> varlet<ref><u>Varlet</u> : jeune homme, en général de bonne origine</ref>,
Et puis la [[Rue André Mallet|rue Andri Mallet]].
En la [[Rue du Roi de Sicile|rue au Roy-de-Sezille]]
Entrai, tantost trouvai Sedile<ref name="nompropre"/> :
En la [[rue Renaut le FèvreFevre|rue Renaut-le-FèvreFevre]]
Maint<ref name="maint"/> ou el vent et pois et feves<ref>''Sedile qui habite dans cette rue y vend ses pois et ses fèves''</ref>.
En la [[Rue du Petit Muscrue de Pute y Muce|rue de Pute-y-Muce]],
M'en entrai en la maison Luce<ref name="nompropre"/><ref>''J'entrai dans la maison de Luce''</ref>,
Qui maint<ref name="maint"/> en [[Rue Tiron|rue de tyron]],
La [[Rue des Écouffes|rue de l'Escouffle]] est prés,
Et la [[Rue des Rosiers (4e)|rue des Rosiers]] prés,
Et la Grant-[[grant rue de la Porte Baudeer|grant rue de la Porte
Baudeer]], si con<ref name="con"/> se comporte
M'en alai en [[rue Percée (4e)|rue Percié]].
En la [[Rue Saint-Jacques de la Boucherie|rue Saint-Jacque]] et [[rue ou Porce|ou Porce]],
M'en ving, n'avoie sac ne poce<ref><u>N'avoie sac ne poce</u> : je n'avais ni sac ni poche</ref>,
Puis alai en la [[Grande Boucherie|Boucherie]]<ref>On ne sait s'il fait référence à une rue de la Boucherie (qui desservait la Grande Boucherie) ou à la [[Grande Boucherie]] ... </ref>.
La [[rue de l'Escorcherie]]
Tournai. Parmi<ref name="parmi"/> la [[Rue de la Triperie (Araignée)|Triperie]]
M'en ving en la [[rue de la Poulaillerie|Poulaillerie]]
Car c'est la derreniere rue
Et si siet<ref name="siet"/> droit sus la [[Rue Saint-Denis|Grant-Rue]]<ref name="grantrue"/>.
Guillot si fait à tous savoir
== Informations bibliographiques sur Le Dit des rues de Paris ==
Le Dit des rues de Paris, poème de 554 vers octosyllabiques à rimes plates, est écrit à la fin du XIII{{e}} ou au début du XIV{{e}} siècle (entre 1300 et 1310 d'après [[Edgar Mareuse]]) par un certain [[Guillot de Paris|Guillot]] (ou Guiot), indéniablement lettré. Ce manuscrit, écrit en ancien français, a été publié pour la première fois en 1754, plus de 4 siècles après qu'il soit composé, par l'[[Jean Lebeuf|abbé Lebeuf]], il a été revu et annoté en 1875 Edgar Mareuse, on trouve donc ici ou la des différences d'interprétations/traductions entre les différentes versions publiées. Ce ''dit des rues'' est à prendre comme un plan de Paris qu'on lirait en marchant. Enfin en 2012 le texte est revu par [[Catherine Nicolas]], maître de conférence en Langue et Littérature du Moyen Âge à l'université Paul-Valéry de Montpellier<ref>''Le Dit des Rues de Paris'', éd. et traduction, aux Éditions de Paris, 2012</ref>.
=== Sources principales utilisées ===
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